Tout comme le fondateur de la gauche marocaine, Abane Ramdane a connu une fin brutale et tragique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Le corps de ce leader du FLN, assassiné par ses frères d’armes dans les environs de Tétouan, n’a toujours pas été retrouvé.
Il est considéré par certains comme le Ben Barka algérien. Etudes en mathématiques, petite taille, regard perçant, intelligence vive et fin tragique. Il est né la même année que le fondateur de la gauche marocaine, en 1920, et s’il est mort quelques années avant lui, son corps, comme celui de son illustre contemporain, n’a jamais été retrouvé. Comme pour Ben Barka ses assassins sont connus, mais ils ne font pas partie de la longue cohorte de ses ennemis légendaires, ils sont plutôt à chercher du côté de ses propres frères d’armes.
Ramdane Abane, plus souvent appelé Abane Ramdane (nom avant le prénom), est une légende et son souvenir continue de hanter l’Algérie post-indépendance. Son assassinat est une tache honteuse et indélébile sur l’histoire de l’Algérie. Elle l’est d’autant plus que son exécution a eu lieu au Maroc, à Tétouan, où les camarades d’Abane l’ont attiré et étranglé dans une ferme isolée. Comment la révolution algérienne en est-elle arrivée à liquider l’un de ses concepteurs, voire son principal architecte ? Cette question reste à l’ordre du jour.
Né en 1920 à Larbaâ Nath Irathen, une commune kabyle, Abane Ramdane est issu d’une famille modeste. Il est destiné à poursuivre des études scientifiques après l’obtention d’un baccalauréat de mathématiques, mais la Seconde Guerre mondiale en décide autrement : il est mobilisé dans un régiment de tirailleurs algériens. Après la guerre, il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, sans pour autant rompre les ponts avec la France.
Par Adnan Sebti
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