La migration des juifs vers l’État d’Israël est un fait. En plus de la propagande sioniste, de la montée du nationalisme arabe et des lendemains incertains de l’après-indépendance, elle rappelle étrangement, par certains aspects, la migration des Marocains musulmans vers d’autres contrées.
La situation des juifs dans les pays arabes différait d’un pays à l’autre du monde arabe. Sur la question de leur émigration en Israël, les facteurs tenaient à la position géographique du pays arabe en question, s’il faisait partie du front contre Israël comme l’Egypte, ou en arrière du front comme le Maroc, la Tunisie ou le Yémen, à l’importance numérique de la communauté juive d’origine rurale, à la capacité logistique de la regrouper rapidement, aux réseaux et liens entre les services israéliens et les autorités locales et nationales.
La responsabilité des dirigeants arabes
En étant complices de l’organisation du départ des juifs arabes vers Israël, ou en les expulsant comme ce fut le cas en Irak, les gouvernants nationalistes des pays arabes étaient convaincus qu’ils œuvraient ainsi contre Israël. Ils ont contribué, en acceptant l’émigration de la composante juive de leur peuple, à la construction de la société et de l’Etat d’Israël, et à son renforcement militaire.
Le fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion, suivait personnellement la progression des préparatifs de l’émigration des juifs marocains, qu’il considérait alors comme vitale pour renforcer l’armée et la construction des villes et des kibboutz en Israël. Les juifs émigrants des pays européens et nord-américains étaient fort peu nombreux. En termes d’émigration massive, ne restaient que le Maroc et le Yémen.
Par Rahamim Benhaim
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