Entre 1956 et 1962, le Maroc ambitionne de développer son secteur agricole. Mais les luttes politiques et les intérêts des grands propriétaires terriens auront raison d’une véritable réforme agraire.
Après l’Indépendance, les gouvernements successifs s’attellent à prendre en main la destinée économique du pays. Le développement du secteur agricole, un des piliers de l’économie marocaine, est tout naturellement prioritaire pour les nouvelles autorités. Elles sont confrontées à un secteur coupé en deux, entre une partie moderne et une autre traditionnelle. Face à cette disparité, et à défaut d’une politique agricole cohérente et visionnaire, les cabinets qui se succèdent de 1956 à 1962 apportent chacun sa réforme agricole avec, pour conséquence, un manque de cohérence et de vision. Une confusion largement alimentée par les luttes de pouvoirs que se livrent les partis politiques et la monarchie, mais également par les immenses intérêts économiques d’une élite rurale favorable au statu quo. Grigori Lazarev, éminent spécialiste de la question et acteur important des réformes agraires d’après l’indépendance revient à l’origine du problème : « Ce dualisme est bel est bien une création du Protectorat ». La suite n’est pas non plus une réussite.
Par Reda Mouhsine et Sami Lakmahri
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