C’est probablement pour la première fois dans l’histoire qu’une opération de renseignement menée sur un territoire ennemi pendant la guerre aura eu non seulement des effets de renseignement considérables, mais aura également apporté des gains financiers. Tout cela grâce à un espion venu de l’Est, de Pologne plus précisément…
Le 8 novembre 1942, commença la grande invasion navale américaine et britannique du Maroc et de l’Algérie, la fameuse opération Torch. 120.000 soldats, 800 navires naviguant à la perfection débarquèrent sans obstacles majeurs sur les côtes de l’Afrique du Nord. Le renseignement polonais a joué un rôle clé dans sa planification en organisant, pour les besoins propres de l’opération, l’un des plus grands réseaux de renseignement de l’histoire – l’Agence Afrique. Son commandant était le major Mieczysaw Sowikowski, pseudonyme Rygor (Rigueur). Cependant, «l’histoire officielle du renseignement britannique pendant la Seconde Guerre mondiale ne mentionnait ni Sowikowski ni l’Agence Afrique, l’unité de renseignement qu’il avait fondée en 1941 pour les Britanniques en Afrique du Nord. L’histoire du service de renseignement américain OSS n’est pas meilleure. Non seulement ils ont ignoré l’Agence Afrique, mais ils se sont également attribués une grande partie de son travail», écrit le professeur Hayden B. Peake, vétéran des renseignements américains et ancien conservateur de la CIA Historical Document Collection. «Enfin, même si ni les Britanniques ni l’OSS ne revendiquaient aucun succès du renseignement, les vice-consuls espions américains en Afrique du Nord l’ont fait. Les réalisations de Sowikowski ont donc été largement ignorées à l’époque».
Il est donc important de connaître cette opération de renseignement, parmi les plus intéressantes de la Seconde Guerre mondiale, d’autant plus que le major Sowikowski a allumé la «torche» grâce à …des flocons d’avoine.
Par PaweL Kudzia
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