Et si, à la frontière du religieux et du culturel, le jeûne était le rituel le plus sacré ou sacralisé, au-delà de tous les clivages ? Décryptage.
Comment les Marocains pratiquent et vivent le ramadan ?
Pendant le ramadan, le rapport des Marocains au temps se trouve complètement chamboulé. Il est en même temps sacralisé. Cette période, nommée «Âwacher», traduit un changement notable dans l’atmosphère ambiante. Cela s’est accentué ces dernières années où le ramadan tombe en plein été et en pleine canicule, ce qui fait régulièrement dire aux gens : « Au premier jour du ramadan, subhana Allah, il fait moins chaud tout d’un coup ! Dieu soit loué ! ». La religiosité pendant ce mois sacré s’intensifie. L’affluence dans les mosquées aussi. En parallèle, on assiste à un engouement pour les livres religieux et la lecture du Coran. On peut avancer que ramadan est pour les Marocains une occasion de raviver leur religiosité et leur spiritualité, étant « le mois du pardon ». D’un point de vue ethnologique, on peut le considérer comme un rituel de purification et de vivification de leur religiosité et de leurs croyances. L’importance donnée par les Marocains au jeûne a été maintes fois relevée. Et s’ils peuvent être tolérants envers ceux qui ne pratiquent pas d’autres rituels religieux, le jeûne revêt quant à lui un caractère sacré et se mue en norme, imposée notamment par l’autorité de la société.
Propos recueillis par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 78