Alors que le nord du Maroc est sous occupation espagnole, Abdelkhalek Torres et Mohamed Mekki Naciri, deux figures de proue du nationalisme développent l’un pour l’autre une haine qui finira par les affaiblir. L’Espagne en tirera grand profit.
Ce fut l’une des plus tenaces haines opposant deux hommes politiques marocains. À l’époque où le Maroc, divisé en plusieurs zones de protectorat, était occupé par la France et l’Espagne, et Tanger vivait sous la coupe d’une coalition internationale, deux dirigeants du Mouvement national se sont haïs avec une force si intense que plus personne aujourd’hui ne veut se rappeler la raison première de cette rude inimitié qui, à plusieurs reprises, s’est terminée avec des combats de rue entre leurs suiveurs respectifs et des agressions physiques, sans parler des menaces de mort proférées de part et d’autre. Il s’agit de Abdelkhalek Torres et de Mohamed Mekki Naciri. Le premier était le chef incontesté du nationalisme marocain dans le Nord sous protectorat espagnol, et le second était une figure intellectuelle de premier plan et un important « watani », d’abord dans la zone du Maroc sous influence française, puis dans la partie espagnole. Ces deux nationalistes, dont l’histoire nous rapporte qu’ils étaient de grands amis, se sont pourtant combattus avec une telle furie que cela a scandalisé beaucoup de Marocains de l’époque, conscients que cette fâcheuse querelle servait les intérêts du Protectorat et non ceux du peuple pour lequel ces deux éminentes personnalités militaient.
Par Adnan Sebti
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