Fascisant, le mouvement Almohade s’est développé en versant le sang de milliers de personnes. Retour sur une utopie faite de violence et de terreur.
Dans l’histoire du Maroc islamique, le mouvement almohade est l’entreprise politico-religieuse qui a réservé le plus d’importance et de rôle à la dimension doctrinale. Nous parlons ici des mouvements qui ont réussi à contrôler le pouvoir étatique et à constituer une dynastie. De fait, c’est grâce à la doctrine du Tawhid (unicité de Dieu) que ce mouvement a pu constituer une hégémonie politico-territoriale implacable. Au sein des tribus Masmouda du Haut-Atlas, puis dans le reste du Maroc et du Maghreb. La dimension doctrinale a fonctionné à plein régime, notamment au début du mouvement. Celui-ci s’est confondu avec l’Etat à partir de la prise de la capitale Marrakech par Abdelmoumen en 1146. On peut cerner ce rôle capital joué par la composante idéologique du mouvement almohade à travers plusieurs indices et faits, particulièrement dans la pratique de l’inquisition dite Tamyiz ou I’tiraf. Avant de nous pencher sur le Tamyiz et sa méthodologie, rappelons que Mehdi Ibn Toumert, le fondateur du mouvement almohade, est l’un des plus grands idéologues de l’Occident musulman. Il a passé dans le Levant une bonne partie de sa vie. Il s’y est fortement imprégné des doctrines achârite, moâtazilite et chiîte, sans toutefois devenir prisonnier des contours doctrinaux spécifiques à chacune de ces orientations religio-politiques.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N°107 (Octobre 2019)