L’évolution actuelle du monde arabe invite à adopter une perspective d’ensemble sur le XXe siècle. Comment comprendre l’événement dans une perspective historique ? S’agit-il d’un tournant ou de l’aboutissement d’une évolution ?
L’âge des extrêmes. Le court 20e siècle, 1914-1991, publié il y a vingt ans par l’éminent historien britannique Eric Hobsbawm, est une très bonne perspective panoramique. Ce livre faisait suite à une trilogie consacrée au Long dix-neuvième siècle (L’ère des révolutions, L’ère du capital, et L’ère des empires). Traduit énormément de par le monde, le nouvel ouvrage fut curieusement boudé par plusieurs éditeurs parisiens et la première version française fut accueillie par une maison belge, en collaboration avec le mensuel Le Monde Diplomatique. Une édition arabe parut à Beyrouth en 2012 avec une préface de l’auteur. Pour Hobsbawm, le siècle dernier se caractérise par l’ampleur des conflits mondiaux, des révolutions et des mouvements d’émancipation des peuples colonisés ; mais aussi l’ampleur de l’évolution démographique, économique et scientifique. C’est aussi un siècle court qui se situe entre la Première Guerre mondiale – aujourd’hui centenaire – et la fin de la Guerre froide. Ce découpage, dit «périodisation» dans le jargon des historiens, nous suggéra l’idée d’un exercice chronologique qui consiste à rappeler une série d’événements survenus aux deux « extrémités » du siècle et qui permettent de situer l’histoire du Maroc et du monde arabe dans un contexte très large, ce qui montre différentes formes d’interactions entre le local et le global.
Par Abdelahad Sebti
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