Ancienne cité caravanière au XIXème siècle, Tindouf devient ensuite un enjeu colonial. Le flou autour de la frontière éclate en conflit entre le Maroc et l’Algérie en 1963. Pourtant dans la mire de l’armée marocaine pendant la Guerre des Sables, Tindouf est aujourd’hui le fief du Polisario.
« Tindouf en elle-même ne m’intéresse pas. Elle est intéressante sentimentalement, mais elle ne constitue ni un nœud de voies stratégiques, ni un lieu de passage obligé ». Lors d’une interview donnée en 1985 à « Jeune Afrique », le roi Hassan II tente de justifier son choix militaire de ne pas investir la ville de Tindouf le 28 octobre 1963. Aujourd’hui, cette oasis ne revêt pas qu’une valeur « sentimentale », elle est devenue le fief du pire ennemi du royaume, le Polisario. Elle abrite aujourd’hui quelques « bâtiments institutionnels » de la « RASD » et la simple évocation de son nom ravive les tensions régionales. Ce caractère clivant n’est pas une nouveauté. L’histoire de Tindouf est en effet marquée de conflits et de batailles sanglantes. Depuis sa fondation au milieu du XIXème siècle par Mrabet Ould Belamech, chef de la tribu des Tadjakant, descendants des Senhaja, l’oasis attise la convoitise. Un intérêt qui n’est pas lié à son gisement de fer, qui n’est découvert que plus tard par les Français, mais plutôt à sa situation commerciale stratégique sur la route des caravanes transsahariennes.
Par Sami Lakmahri
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