Dans sa lutte contre le mouvement nationaliste, Hassan II s’appuie sur le soutien de l’armée et profite du conflit contre l’Algérie pour renforcer sa légitimité et affaiblir ses opposants.
Àla signature des accords d’indépendance du Maroc à Paris le 2 mars 1956, le prince héritier Moulay Hassan s’attèle à mettre sur pied un appareil national de sécurité dont il choisit personnellement les officiers supérieurs. Quand Mohammed V prononce, le 15 mai 1956, un discours à l’occasion de la formation des Forces armées royales (FAR), on peut déjà percevoir une nuance par rapport au discours qu’il a déjà prononcé le 18 novembre 1955, autrement dit, deux jours après son retour d’exil. Il faudrait rappeler qu’à ce moment-là, l’Istiqlal et ses organisations parallèles représentaient la seule force marocaine organisée et présente sur la totalité du territoire national. De fait, dans son premier discours, Mohammed V laisse entendre que le Maroc va se mettre, sans hésitation aucune, sur la voie d’une monarchie constitutionnelle, sinon parlementaire. Ainsi, le roi affirme : « Notre premier objectif est la constitution d’un gouvernement marocain responsable et représentatif ». Aussi, il rassure la classe politique nationale en déclarant que la mission de ce premier gouvernement sera la mise en place d’institutions démocratiques, issues d’élections libres et fondées sur le principe de la séparation des pouvoirs dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle qui reconnaît aux Marocains, quels que soient leur religion, les droits de citoyenneté et l’exercice des libertés publiques et syndicales.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N°41