Dans le conflit du Sahara qui persiste à ce jour, il existe un fait : la présence marocaine dans ses territoires ne date pas de quatre décennies, mais remonte plutôt à l’époque des dynasties qui ont régné sur le Maroc médiéval. Mais à la fin du XIXe siècle, la France défigurera la carte de cette région et l’Espagne, déjà occupant le nord du pays, y créera des poches de résistance qui enfanteront ce qui allait s’appeler le Polisario. Depuis, celui-ci est récupéré par l’Algérie qui, depuis son «coup d’État sur l’Histoire» en 1974, prend en otage la population du Sahara et un territoire, et compormet la solution à un conflit vieux de quatre décennies. Le choix de ce dossier par la rédaction de «Zamane» n’est pas fortuit. Sa publication coïncide avec une étape charnière dans ce conflit, marquée notamment par la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies qui se tiendra à la fin de ce mois d’avril et où se décidera la prorogation, ou non, du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
La Seconde Guerre mondiale est terminée, pas la Première, disaient sous forme de boutade il y a de cela un an, des stratèges britanniques. Mais depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, comment ne pas dire que la Guerre froide est de retour ? Le conflit du Sahara se trouve à la fois une relique du dépeçage colonial et une survivance de la Guerre froide. Il était perçu par des stratèges occidentaux comme un conflit à basse intensité, gérable diplomatiquement, par un jeu de bascule que savent manier cyniquement les professionnels. Un conflit, même de basse intensité, pourrait, comme le feu sous le brasier, s’embraser. Le vent des idéologies dévastatrices souffle fort, plus fort que le communisme ou le panarabisme.
Par la rédaction
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