Le clan de l’illustre résistant rifain, dont Abdelkrim lui-même, a tout tenté pour parvenir à une entente cordiale avec les Espagnols. A sa naissance en 1882, Mohammed Ben Abdelkrim El Khattabi fait partie d’une famille de notables solidement implantée dans le Rif. Originaire de la tribu des Beni Ouryaghel, Abdelkrim El Khattabi père est déjà un cadi respecté de Fès. Au début du XXe siècle, cet homme prévoyant préfère accorder sa confiance aux puissances européennes, en particulier à l’Espagne, qui n’a jamais été aussi influente au Maroc. Avant l’occupation, El Khattabi senior croit sincèrement en la mission civilisatrice des Ibériques et décide de soumettre son clan à leur «bienveillance». Le jeune Abdelkrim El Khattabi, respectueux de son père, suit d’abord ses pas. Il s’engage dès 1907 au secrétariat espagnol du bureau des Affaires indigènes et y reste jusqu’en 1914. Entre-temps, il est fait «Chevalier de l’Ordre d’Isabel la Catholique». Il finit son parcours aux côtés de l’occupant, au poste de juge à Melilia. Plusieurs raisons font basculer Abdelkrim El Khattabi dans la résistance, alors même que son destin semblait tout tracé. Tout d’abord une déception liée à l’attitude brutale et méprisante des Espagnols, bien en-deçà de ses attentes. Mais aussi son rapprochement avec l’Allemagne, qu’il paiera d’un séjour en prison, puis la mort suspecte de son père. Influencé notamment par Atatürk et sa capacité à bâtir un Etat civil laïque sur les ruines de l’Empire ottoman, Abdelkrim El Khattabi deviendra enfin le héros de la lutte anti coloniale.
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Quelles sont les sources de ces infos? l’influence de l’allemagne et Atatürk: sont-elles tracées dans des documents historiques?