Aux dernières nouvelles, non encore officielles, les négociations entre le CCM et le réalisateur du film Ridley Scott, pour retirer du film les séquences qui sont derrière l’interdiction de la projection d’Exodus dans les salles, ont abouti. Un accord aurait été trouvé entre les deux parties pour censurer du film le passage litigieux « où un enfant se fait passer pour Dieu ». Selon des sources concordantes, le CMM serait prêt à livrer le visa de commercialisation au film Exodus au Maroc.
Pour rappel, la sortie du film d’Exodus était programmée pour le mercredi 24 décembre dernier. A Casablanca, le film a été retiré avant sa première projection. Dans d’autres villes, comme à Marrakech ou à Rabat, les spectateurs ont pu le voir pour une séance ou deux. Le chargé de programmation du Cinéma Renaissance à Rabat, Marwan Elaaraj, livre son récit : « Deux heures avant la première séance de projection du film, La Renaissance a reçu un appel d’un responsable du CCM disant qu’Exodus doit être déprogrammé. Pourtant, il est resté encore accessible dans le système numérique qui fournit les films à toutes les salles de cinéma au Maroc. Nous avions un visa culturel délivré par le CCM nous permettant une projection le jour « J », tandis qu’aucune décision officielle n’avait encore été communiquée pour annuler cette projection. La Renaissance a donc maintenu sa première séance, considérant que nous étions toujours dans le respect de la loi ». En effet, le Dahir n° 1-01-36 du 15 février 2001 promulguant la loi n° 20-99 relative à l’organisation de l’industrie cinématographique précise que « toute exploitation commerciale d’un film cinématographique sur le territoire national (…) est subordonnée à l’obtention d’un visa délivré par le directeur du CMM sur décision d’une commission dite « commission de visionnage des films cinématographiques » qui siège audit centre ». Marwan Elaaraj précise également que la décision du CCM pour déprogrammer le film n’allait être rendue officielle que le lendemain de l’appel téléphonique reçu. « C’est donc jeudi [25 décembre] que La Renaissance a retiré le film de sa programmation, comme nous avions reçu l’information qu’un communiqué tomberait dans la journée ». Le CCM a enfin rendu officielle la décision d’interdire le film dans la matinée du 26 décembre.