Abdelkébir Khatibi a probablement davantage marqué une certaine intelligentsia européenne que marocaine ou arabe. Sa théorie principale repose sur la déconstruction et la critique. Portrait d’un érudit des temps modernes.
Il est difficile de parler de Khatibi et de ses productions en quelques lignes. Le regretté a laissé une bibliothèque d’ouvrages riches en concepts et en mécanismes de critique dont tout intellectuel aurait besoin, qu’il soit arabe ou étranger. Il s’est attaqué à plusieurs domaines de connaissance, tels que la littérature, la sociologie, la philosophie, l’art ou la sémiologie, ce qui lui avait permis de tisser des amitiés avec des penseurs et des sommités scientifiques et littéraires, dont Jacques Derrida, Roland Barthes, Edward Saïd, Mahmoud Darouich et Paul Pascon, etc. Khatibi avait acquis une grande notoriété, surtout à l’extérieur du Maroc. Il avait publié tous ses travaux, qui dépassent les 25 ouvrages, en langue française. Abdelkébir Khatibi a écrit des pans de sa vie dans plusieurs livres, le plus important étant «La mémoire tatouée» publié en 1971. C’est une autobiographie où il révèle des détails de sa vie et de son enfance. Né en 1938, l’auteur y raconte que son prénom lui était accordé car le jour de sa naissance a coïncidé avec la fête du sacrifice (Aïd al-Kébir).
Par Ghassan El Kechouri
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