Durant l’été 1957, le cerveau de l’Istiqlal mobilise les jeunes du pays pour construire la « Route de l’Unité » entre Taounate et Ketama. Le but de ce chantier conjuguant effort physique et intellectuel est d’éveiller les consciences. Une initiative digne des grands régimes révolutionnaires, que l’Etat ne voit pas du meilleur œil.
Depuis l’accès du Maroc à l’indépendance, Mehdi Ben Barka ne cesse de prendre des initiatives d’envergure nationale qui concurrencent celles du gouvernement. Ainsi, il organise personnellement, durant l’été 1957, le plus grand rassemblement de jeunes jamais vu au Maroc. Environ onze mille personnes sont sélectionnées parmi les cinquante mille candidats ayant répondu à l’appel, auquel a été associé le roi Mohammed V. Ils viennent de toutes les régions du Maroc pour construire une route de soixante kilomètres reliant Taounate (situé dans l’ex-protectorat français) à Ketama (dans l’ex-sous-protectorat espagnol). Cet événement entrera dans l’Histoire sous le nom opérationnel de « Route de l’Unité ».
L’action a une teneur avant tout politique et symbolique, mais elle vise également à désenclaver cette région isolée. L’un des objectifs économiques de la Route de l’Unité est de relancer l’activité du port d’Al-Hoceïma, sur la Méditerranée, tout en décongestionnant celui, atlantique, de Casablanca.
Ben Barka s’inspire ici des expériences de mobilisation de la jeunesse dans les régimes socialistes, notamment celui de Yougoslave et de la Chine populaire. Il veille à ce que toutes les provinces, toutes les sensibilités politiques et toutes les couches de la société soient représentées. Les israélites côtoient les musulmans et les Amazighs, les Fassis. Près de 90% des jeunes sont membres ou sympathisants de l’Istiqlal et 6% appartiennent à d’autre partis : il s’agit de matérialiser l’unité du pays recouvrée en même temps que l’indépendance, il y a un peu plus d’un an. Seize camps jalonnent la piste reliant Taounate à Ketama.
Par Maâti Monjib
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Ben Barka cerveau de l’istiklal ?? vous voulez dire de l’union nationale des forces populaire (UNFP) devenu USFP plus tard.
En 1957, c’était l’époque de l’Istiqlal et pour Ben Barka et pour le Maroc. La scission s’est faite en 1959
Merci
the moroccan people loved ben barka and his ambitions for the country, but we the people are followers of the monarchy and the king. Ben barka got a little bit carried away!!!
nous avons construit la route et la route nous a construit
En ces années 50 post-Independance Tous les rêves étaient possibles ! Formidable tribun et organisateur hors-paire Ben Barka était largement en avance sur ses pairs au sein de l’Istiqlal. Affublé du sobriquet « La Dynamo »Ben Barka était opposé à l’aile plus à droite du Parti. Ainsi la scission se prépare et Ben Barka en prend la tête! L’année 1963 sera le triomphe et l’apogée del’UNFP avec les résultats des élections qui plébiscitent le Parti de Ben Barka… Mais déjà les Fikh Basri et autres souhaitent entrer en conflit direct Avec Hassan II et Ben Barka n’est plus sur de rien suite à son accident sur la route Casa-Rabat. Il s’envole pour Paris ,Le Caire,Alger,Cuba,Moscou… La suite tragique tout le monde la connait! Hassan II dira plus tard a Radi que lui a été mis devant le fait accompli… sous-entendu … les militaires à savoir Oufkir et Consorts ont préféré barrer la route a une réconciliation entre Gauche et monarchie… Des complicités occidentales voire israélienne ont été évoquées sans preuves jusqu’à ce jour! En tous cas peu de survivants pour nous dire où le corps de BEn Barka a été dissous… Ou enterré .. par des barbouzes mi-proxénètes mi-mafieux qui ont fini assassines d’ailleurs …