Le mot est présent partout : dans les livres d’Histoire, les proverbes anciens, les articles de presse, les commentaires politiques, les analyses savantes et les discussions quotidiennes. Son objet subjugue et intrigue. Les uns le considèrent comme une relique du passé, un mode d’administration et de gouvernement archaïque et révolu, tandis que d’autres le voient comme une présence nécessaire et indispensable. Le Makhzen demeure encore un sujet qui suscite les passions et les interrogations. Dans ce numéro, Zamane explore l’origine de cette institution, décrit ses mutations et analyse son fonctionnement. Une histoire qui explique et éclaire quelques pratiques et réflexes de notre vie politique ainsi que la nature de nos rapports avec l’Etat et le pouvoir au Maroc.
Un homme ne doit pas s’approcher de trois choses : le feu, la mer et le Makhzen », « un sultan injuste est toujours mieux qu’une tribu insoumise » ou encore « le Makhzen mange et ne donne jamais à manger ». La culture populaire regorge de proverbes et citations qui révèlent l’ambigüité des rapports qu’entretiennent les Marocains avec le Makhzen. Ce dernier est à la fois craint et respecté, considéré comme violent et autoritaire mais perçu comme indispensable. Les politiques, les chercheurs et les journalistes en parlent, décrivent les dérives et les abus, mais sans jamais réussir à le définir et l›identifier. On évoque « le Makhzen économique », « le Makhzen politique », « le Makhzen sportif », « le vieux Makhzen » comme s’il s’agissait d›une hydre, d’une créature tentaculaire, mais qu’un seul mot suffit à nommer et désigner.
Par la rédaction
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