Bien curieux sont les résultats des premières grandes élections de l’histoire du pays. Cet examen crucial est censé dessiner le paysage politique du tout nouveau Maroc. Le pays n’est doté d’un parlement que depuis sept ans et n’est régi par une constitution que depuis un an. Autant dire que les forces en présence ne savent pas encore ce qu’elles valent au passage des urnes. L’opposition, composée de l’Istiqlal et de l’UNFP (l’Union Nationale des Forces Populaires), n’en sait d’ailleurs pas davantage puisque les ténors de deux partis contestent la partialité du vote et soupçonnent des fraudes. Ceci étant, et c’est là tout le paradoxe, les deux partis exultent et s’estiment légitimés par le peuple marocain. L’Istiqlal de Allal El Fassi parvient à conquérir 41 sièges sur les 144 en jeu. L’UNFP de Mehdi Ben Barka réussit «l’exploit» d’en drainer 28, essentiellement dans les grandes villes. Enfin, le gagnant effectif, du moins sur le papier, n’est autre que le FDIC (Front pour la Défense des Institutions Démocratiques) dirigé par Ahmed Réda Guedira, ancien conseiller et intime du roi Hassan II. Le parti dit de l’administration s’octroie à cette occasion la majorité avec 69 sièges. A savoir que le FDIC gagne ses premières échéances électorales seulement deux mois après sa création. Un record de précocité encore inégalé dans l’histoire. Bien qu’ils soient sans doute pipés, les dés sont néanmoins jetés.
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