Adil Atmani, bien rasé, cheveux longs (une perruque en réalité), guitare en bandoulière et pantalon bouffant. Le jeune Marocain bien dans sa peau monte au premier étage du célèbre café Argana, l’un des plus prisés de la place Jamaâ El Fna. Il est presque midi. Le jeune homme commande un jus d’orange qu’il sirote au milieu des touristes. Faisant mine de devoir passer un coup de fil, il demande au serveur s’il peut laisser ses affaires quelques instants. Son bagage, un sac à dos, contient 15 kilos d’explosifs, de clous et de verre. Une fois à bonne distance du café, Atmani actionne la bombe avec son GSM. L’attentat de l’Argana fait 17 morts dont une majorité de Français (huit). C’est le plus sanglant depuis celui de Casablanca en 2003. Le principal suspect s’enfuit dans la foulée à Safi, sa ville natale. Il y est arrêté quelques jours plus tard et il sera par la suite condamné à la peine de mort. Si AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) dément avoir commandité l’attentat, le suspect avoue son crime aux enquêteurs et se prête d’une façon provocante au «jeu» de la reconstitution. Il expliquera comment il est parvenu, grâce à internet, à confectionner sa bombe artisanale. Un «loup» solitaire a ainsi violemment meurtri la belle Marrakech.
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