Les différends entre les deux pays frères remontent loin dans le temps. Ils sont au carrefour du politique, du géostratégique et, étonnamment, du psychologique. Récapitulons les saillies de cette longue histoire de guerres ou de fâcheries plus ou moins évitables.
Fermons les yeux et imaginons deux pays frontaliers. Les états sont jeunes et font toujours leur apprentissage de la démocratie et de la liberté, qui est un long chemin. Ils ont des différends frontaliers hérités de la période coloniale, mais l’un a été un protectorat alors que l’autre était une colonie. Depuis leur indépendance, les deux jeunes états ont des ambitions et rêvent d’un leadership régional, qui est légitime d’un côté comme de l’autre. Pour couronner le tout, ajoutons le bouquet final : l’un est une monarchie multiséculaire, alors que l’autre est une jeune république dominée par l’oligarchie militaire.
Question : ces deux états peuvent-ils s’entendre, comme leur patrimoine culturel commun et leur géographie devraient le permettre ? Il faut être naïf pour répondre tout de suite par l’affirmative…
Mérinides et Zianides ou les frères ennemis
Dans le Moyen Âge, déjà, et au moment où la différenciation des deux territoires suit son chemin, la rivalité fait rage. Al-Aqsa (Maroc) et al-Awsat (Algérie) jouent au chat et à la souris. Depuis le démantèlement de l’empire almohade, aucune entité n’a dominé l’ensemble l’Afrique du Nord et toutes rêvent de reconquérir al-Andalus. En pure perte, bien entendu.
Par Karim Boukhari
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