De Bejaâd, sa ville natale à Chicago, où l’artiste en lui a définitivement trouvé sa vocation, retour sur le parcours de l’un des meilleurs réalisateurs marocains, dont l’œuvre a une vraie portée universelle.
« Un véritable personnage romanesque, un mélange d’innocence et de fureur. Tout à la fois rieur et lâche, entier et farceur, c’est un jeune adolescent qui se laisse emporter par la passion et parfois ses colères. Il aime les mots comme le monde des images, l’un et l’autre l’immergent dans un univers illimité où il déploie tous ses désirs comme ses attentes ». Non, il ne s’agit pas de Hakim, celui qu’on nomme aujourd’hui Belabbes, le cinéaste, mais d’un personnage de l’un de ses films qui attend d’être tourné. C’est ainsi qu’il le présente. Il y a certainement, dans l’écriture entière, celle qui n’use pas uniquement de technicité, toujours une partie, voire une grande partie, de son auteur.
Les personnages de Hakim Belabbes sont toujours complexes, portant en eux cette ambivalence inextricable, insondable et souvent ineffable. Elle transparait à travers plusieurs éléments, surtout iconiques, et se communique d’une manière difficilement perceptible. C’est dire que cela tient tellement une place importante dans sa démarche cinématographique, qu’il va falloir s’en occuper. On ne peut certes apprendre cela sur les bancs des écoles, cela se tisse en nous, à notre insu et prend le temps de s’installer.
Effectivement, sur le visage calme et apaisant de Hakim se dessinent, au moment où il parle, des sillons d’interrogations et ses expressions vacillent entre le sourire, le sanglot ou le saut de joie. Son humeur change au gré du récit.
Par Moulim El Aroussi
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