Dans ce second épisode des «aventures» de la Belgique au Maroc, nous revenons sur les tentatives de pénétration dans le Sud, et surtout le projet d’un train, qui n’emporta pas l’adhésion du sultan Hassan 1er.
En 1888, Léopold II chargea le colonel d’état-major, le baron de Lahure, de mettre sur pied une expédition vers le sud marocain. Le roi accueilli son mandataire en sa demeure d’Ostende. En ligne de mire, le cap Juby et Tarfaya dans le Sahara. Auguste Lahure était le digne héritier d’une longue lignée de militaires. Son père, fidèle serviteur de Léopold 1er avait été de toutes les batailles coloniales entreprises par la France. Aussi, les Lahure furent-ils le fer de lance de l’expansionnisme européen en Afrique. Léopold II n’ignorait rien de leur histoire familiale. Aussi souhaitait-il mettre le jeune colonel au service de sa «royale cause coloniale discrète».
Donald Mac Kenzie était un explorateur et missionnaire écossais. Dépêché par des associations anti-esclavagistes britanniques, il venait s’enquérir du sort des esclaves au Maroc. Dans le sud marocain, à Cap Juby, où se situe actuellement la ville de Tarfaya, il négocia une concession avec un cheikh local. Ce fut un succès total puisque ce dernier accéda à la demande du Britannique et lui assura paix et sécurité. Là, il installa en 1876 une entreprise, la North West-African Company. Elle se trouvait au Sud de la baie de Sidi Ifni. L’explorateur rebaptisa l’endroit Port Victoria. Et Sidi Mackenzie, comme le dénommait les autochtones, mêla négoce et philanthropie, c’est-à-dire en termes contemporains, de «l’humanitaire». Les tribus locales firent affaire avec lui.
Par Farid Bahri
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