Les Marocains ont une longue, très longue (et étonnante) histoire avec le tabac. Zamane vous en restitue les principales étapes….
Juillet 2024. La SMT (Société marocaine des tabacs) décroche le rideau sur une plaque commémorant les 30 ans de bons et loyaux services de son usine à tabac de Aïn Harrouda à 17 kilomètres de Dar el-Beïda. Ce n’est pas la première fois au Maroc que l’on commémore en grande pompe la cigarette. En mars 1976, le Maroc récupère son Sahara encore sous le joug colonial. À cette occasion, la Régie des Tabacs propose à la vente une nouvelle cigarette nommé «El Ayoun». D’autres marques suivront, aux noms bien révélateurs sur les attentes de l’inconscient collectif des Marocains. Al-Massira et Dakhla. Leur référence est on ne peut plus clair. On le voit bien. Le tabac fait partie intégrante de la société marocaine. En fut-il toujours le cas ?
«Dans les anciens temps, être vu avec une cigarette relevait de l’offense, et ceux qui prenaient plaisir à fumer chez eux prenaient le soin de masquer l’odeur du tabac en saupoudrant leur bouche de café moulu. Aujourd’hui, les Maures fréquentent les Européens, fument et boivent, nullement intimidés, cela dit, pas ceux de bonnes classes. Le Maroc se civilise !», observe ironiquement le journaliste et anthropologue anglais Budgett Meakins dans son essai «Life in Morocco» (Londres, 1905). C’est que ce dernier connaît sur le bout des doigts le Maroc où il est déjà installé depuis plusieurs décennies.
Par Farid Bahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°168