Si les rituels de Dar El Makhzen demeurent méconnus, et surtout fascinants, pour les Marocains, ils le sont davantage encore pour les étrangers. Florilège de ces regards venus d’ailleurs…
Explorateurs, journalistes et diplomates ont, de tout temps, eu affaire au Maroc. Par chance, ou remplissant seulement leurs missions, ces voyageurs du passé croisent parfois la route du Makhzen et de sa cour. Tantôt dans l’enceinte des palais impériaux, tantôt au cœur des Mehallas sultaniennes. Dans tous les cas, ils découvrent avec un regard vierge les rituels et coutumes propres à ce régime si singulier. Naturellement, leurs témoignages et descriptions n’échappent pas à la tentation du jugement, ou simplement de la comparaison.
L’ensemble du protocole qui régit la vie de la cour marocaine, généralement d’inspiration orientale ou ottomane, demeure très largement inconnu des étrangers avant le XXème siècle. C’est donc avec un regard neuf qu’ils découvrent le sultan, ses serviteurs, ses ministres et tout le protocole qui les entoure.
Pour exposer ses regards, le choix s’est porté sur trois voyageurs occidentaux, venus à des périodes et des contextes différents.
Host, Loti, Houel
Le premier est Danois. Il s’appel Georg Host et décrit le fonctionnement de la cour marocaine à travers son livre «Relations sur les royaumes de Marrakech et Fès – recueillis dans ces pays de 1760 à 1768». En tant que consul de son pays au Maroc, il est l’acteur de missions diplomatiques qui concernent, de fait, directement le sultan. À son époque, le pays est sous l’autorité de Moulay Mohammed Ben Abdellah, souverain alaouite ouvert à l’extérieur. Sous son règne (1757-1790), le Maroc retrouve une certaine stabilité.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°98 (janvier 2019)