La Pacification renvoie aux opérations militaires menées par la France, après la conclusion du traité du Protectorat, pour soumettre les tribus considérées comme rebelles et récalcitrantes. Mais ladite «pacification» n’avait de pacifique que le nom.
Les opérations de pacification furent menées au nom du sultan, dans un artifice juridique qui voulait conférer une certaine légitimité à des opérations militaires. Mais il faut dire que ces opérations qui ont visé les berbères (Amazighs) principalement, ne suscitèrent pas l’adhésion des élites makhzeniennes qui se réjouissaient de voir les «infidèles» (Kouffar) corriger les «récalcitrants» (foujjar). On célébrait même, dans certains milieux, les victoires des forces françaises contre les berbères (Amazighs/Imazighen). Compte tenu du contexte de la première guerre mondiale, Lyautey avait dégarni le Maroc et redéployé ses forces en Métropole. Il devait reposer sur les forces partisanes des grands caïds, dont les éléments seront désignés par le terme Bartiza, corruption du mot partisan. Dans les faits, il s’agissait de règlements de compte entre tribus, dont certaines se sont appuyées sur la force de la puissance colonisatrice, pour venir à bout de leurs adversaires, comme les Glaoua contre les Ahnsal ou les Aït Att, et les Zayan contre les Aït Sokhmane. La pacification ne couvre pas le Rif, qui ne faisait pas partie du commandement français, où on parle plutôt de guerre. Pétain n’y allait pas de mainmorte et qualifiait ses adversaires de «hordes barbares». Il avait interdit l’acheminement de l’aide internationale humanitaire et médicale. On ne s’embarrassa pas de gazage des populations.
Par Hassan Aourid
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