Dans cette 2ème partie consacrée au Maroc du XIème siècle, nous nous focalisons sur les mystères du Maroc atlantique, principalement les plaines au nord de l’Atlas.
Le Maroc Atlantique, du Tangérois au Souss, semble avoir été peuplé de longue date par des populations que l’on s’est habitué à ranger dans le groupe appelé Masmuda. De nombreux groupes ont longtemps conservé une économie pastorale, avec des transhumances au nord et au sud du Haut Atlas ou dans les plaines atlantiques. On peut imaginer que ces populations ont depuis les temps les plus anciens, partagé une certaine communauté linguistique, leurs divers dialectes appartenant probablement tous aux racines du tachelhait. Ces populations devaient peupler toute la façade atlantique, jusqu’à la péninsule tingitane. Le Rharb était, selon Ibn Khaldun, occupé à l’arrivée de l’Islam par des éleveurs Beni Hasan, dont il ne reste de témoignage que sous la forme d’une petite tribu près de Tétouan. Cette tribu Beni Hasan était voisine d’une tribu Masmuda qui a laissé son nom à une place forte sur le Détroit, le Ksar Masmuda. Durant l’essentiel de la période qui va du VIIème au XIème siècle, les sources ne mentionnent les plaines atlantiques qu’en évoquant les Berghwâta. Dans la relation de Zemmour, rapportée par Al Bakri, Saleh ibn Tarif, le fondateur de la principauté Berghwâta, se serait, après les défaites de la rébellion sufrite initiée par Maysâra, établi dans la Tamesna, une dénomination qui semble apparaître pour la première fois. Al Bakri mentionne encore deux fois cette dénomination, dont l’une pour indiquer que Fedala, presqu’île, servait de port à la Tamesna.
Par Grigori Lazarev
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