À leur manière, les guerres napoléoniennes ont favorisé l’émergence d’une sorte d’alliance stratégique entre le Maroc et la Grande Bretagne. Retour sur une histoire qui regorge de surprises et de rebondissements.
Quand un pays comme le Maroc se trouve dans le voisinage de grandes puissances européennes hégémoniques, il n’a qu’une option pour survivre : jouer sur les rivalités de ces dernières et essayer de tirer le meilleur parti d’une conjoncture internationale dont les enjeux lui échappent. Ainsi l’arrivée de la Grande Bretagne dans le détroit de Gibraltar au début du XVIIIème siècle allait lui ouvrir des voies jusque-là inespérées pour réaliser par la diplomatie ce qu’il ne peut faire par la force des armes.
L’Angleterre aux portes du Maroc
Depuis la chute de l’Andalousie en 1492 le Maroc devait faire face à l’élan expansionniste de deux voisins ibériques redoutables, l’Espagne et le Portugal. L’une et l’autre ont profité de la faiblesse de leur voisin du sud pour s’accaparer de presque toutes les villes côtières du pays, de Melilia sur la Méditerranée jusqu’à Massa dans le Sous profond. Privé de ses débouchés maritimes le Maroc se trouva ainsi encerclé et coupé du monde. Mais au début du XVIIIème siècle le Maroc acquiert un nouveau voisin européen, à quelques kilomètres de ses côtes nord. Certes l’Angleterre qui occupe Gibraltar en 1704 est aussi une puissance chrétienne mais elle appartient à une autre église qui n’obéit pas au pape catholique de Rome et n’accorde aucune attention à ses bulles pontificales qui interdisent aux princes chrétiens de vendre armes et munitions aux «infidèles».
Par Mohamed El Mansour
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