L’habit est d’abord une manifestation sociale. Mais pour une figure publique il est aussi un message politique. Pour un prince ilincarne l’idée qu’il veut imprimer dans l’imaginaire de ses sujets, car l’art de gouverner est avant tout la capacité d’impressionner.
Juste à regarder les portraits d’un Moulay Ismail et d’un Moulay Slimane, on pourrait sans tarder lire dans leurs apparats respectifs la différence des dispositions politiques de ces deux souverains alaouites. «On pense, écrit l’historien Abdallah Laroui, qu’il y a eu dans ce domaine une continuité depuis les temps préislamiques… S’il faut nuancer grandement ce jugement, il est certain qu’à partir du milieu du XVIIIème siècle le costume marocain, au niveau du Makhzen en tout cas, s’est stabilisé et a maintenu la forme qu’on lui a connue jusqu’à une époque très récente». Si en milieu rural l’habit masculin n’a pas connu de grands changements, la djellaba étant l’élément essentiel, en milieu urbain, par contre, le costume d’homme a subi une évolution importante, fruit d’apports divers, en particulier andalous. Selon Laroui, le costume officiel que portent les sultans depuis le XVIIIème siècle consistait en un ksa, sur lequel on pouvait mettre un burnous. C’est ce costume qu’ont éternisé les peintres européens qui ont visité le Maroc au cours du XIXème siècle comme le célèbre Eugène Delacroix à travers son portrait de Moulay Abderrahmane.
Par Mohamed El Mansour
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