En matière vestimentaire, l’accessoire forme l’essentiel. Surtout lorsqu’il devient un symbole politique.
Le couvre-chef a de tous les temps constitué une pièce maîtresse dans l’apparat des hommes comme celui des femmes. Pour s’en convaincre, il suffit de visiter un cimetière turc à Istanbul. Sur les tombes, on place généralement une pierre sculptée représentant la forme du couvre-chef que le défunt portait avant sa mort. C’est que le type de coiffure varie selon la classe et l’appartenance sociale de l’homme. Le turban d’un qadi est bien différent de celui d’un simple paysan par exemple. Dans la société ottomane, on estimait que la coiffure de l’homme dans sa vie était tellement importante qu’il devait la garder même dans l’Au-delà. Au Maroc, le turban avait socialement une valeur symbolique tellement grande que l’un des pires déshonneurs qu’on pouvait infliger à une personne était de lui enlever son couvre-chef. Avec la modernisation des sociétés dites orientales, les premiers signes de l’occidentalisation ont touché le style vestimentaire de ces sociétés, en commençant par l’armée. Mais l’adoption de la tenue militaire européenne n’a pas pour autant conduit à l’abandon du couvre-chef traditionnel. Ainsi avec la modernisation de l’armée ottomane au XIXème et début du XXème siècle, les officiers turcs se sont accrochés à leur fez même quand ils ont adopté la tenue militaire occidentale. Dans le reste du Moyen Orient, les élites civiles et militaires ont fait de même. Qui ne se rappelle pas du célèbre chanteur égyptien Mohamed Abdelouahab tiré à quatre épingles dans son costume à l’occidentale, mais ayant bien pris soin de toujours garder son fez rouge sur la tête ?
Par Mohamed El Mansour
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