Giuseppe Garibaldi, l’un des pères de la nation italienne, a trouvé refuge à Tanger, quand aucun pays ne voulait de lui. Il en a gardé le souvenir d’« une ville joyeuse ».
En septembre dernier, une information révélée par la presse italienne annonçait la prochaine vente par le ministère des Affaires étrangères italien d’un complexe immobilier appartenant à l’Etat italien à Tanger. Situé au 35, rue Assad Ibn Al Forat, au quartier Marshan, le complexe est composé, selon l’appel d’offres publié au mois de juillet dernier par l’ambassade italienne à Rabat, «d’un terrain avec deux bâtiments principaux construits vers la moitié du XIXème siècle : environ 5.616 mètres carrés de terrain, surface édifiée environ 1.640 mètres carrés répartis entre deux bâtiments principaux et deux dépendances». Pourquoi la presse italienne se fait-elle l’écho d’une vente somme toute normale? C’est que, comme le rappelle un Italien de Tanger, cette vente devrait faire disparaître un « morceau de l’Italie au Maroc ». La rue Assad Ibn Al Forat est l’ancienne rue Garibaldi, et dans le complexe immobilier en question, se trouve le siège de l’ancien consulat d’Italie, l’école italienne et l’hôpital dirigé par des religieuses franciscaines. C’est surtout la maison où a vécu Giuseppe Garibaldi (1807-1882), l’un des principaux leaders et artisans de l’unification de l’Italie dans la seconde moitié du XIXème siècle. Et il se trouve -hasards de la vie- qu’avant de devenir l’un des personnages-clés du Risorgimento (renaissance) et le père de la nation italienne avec Camillo Cavour, le roi Victor-Emmanuel II et le républicain Giuseppe Mazzini, Garibaldi a vécu à Tanger entre 1849 et 1850. D’où l’émoi suscité par la vente de ce joyau architectural et surtout historique.
Par Younes Massoudi
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