C’est l’un des dossiers les plus brulants de la «France-Afrique». Le rôle de Paris dans l’abominable génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 demeure à ce jour un mystère. Entre avril et juillet de cette année, ce sont au moins 800.000 Rwandais, en majorité Tutsi, qui ont été massacrés d’après les estimations de l’ONU. Le drame, vécu en France sous la présidence Mitterrand soulève la question des relations entre la France et les Hutu, lorsque ces derniers ont souhaité venger la mort du président rwandais issu de cette ethnie lors du crash de son avion. Après cinq années de luttes dans les tribunaux, la justice administrative a donné son feu vert pour l’ouverture des archives de François Mitterrand sur le Rwanda. Un seul chercheur est pour le moment habilité à étudier ces documents inédits. Il s’agit de l’historien François Garner, spécialiste de la question rwandaise. Dans une interview livrée à la radio France Inter, ce dernier y explique clairement ses intentions : «En gros, la France est accusée de complicité de génocide avant, pendant et après, mais aussi d’avoir soutenu les extrémistes qui commettaient ce génocide. Cela ne veut pas dire nécessairement qu’il y avait l’intention de la part de la France de commettre le génocide. Cependant, le travail sur les archives permettra de savoir précisément, quels ont été les décideurs, quelles sont leurs responsabilités, mais aussi qui savait quoi». L’ouverture de ces archives est prometteuse et permet d’espérer faire la lumière sur d’autres affaires majeures de l’histoire, comme le dossier Ben Barka par exemple.
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