Qui sont-ils et d’où viennent-ils ? Quelle est la nature de leurs rituels et quelle est la place de leur mystique face à la religion et à la société ?
Il s’agit d’une secte dont les adeptes et les pratiquants se trouvent dans toute l’Afrique du Nord, de l’Atlantique à la Mer rouge. Elle porte un nom différent dans chaque pays. Gnaoua au Maroc, Diwan en Algérie, Stambali en Tunisie et en Libye. En Égypte, on croit reconnaître la pratique gnaouie dans le rite sacré du Zar. La confrérie en elle-même n’a pas de maître spirituel vivant unique, mais une tradition et un secret sont là, ils se transmettent et se maintiennent. Beaucoup la rattachent à Sidna Bilal, le compagnon et muezzin du prophète de l’Islam. On évoque ici le maître car dans les autres confréries au Maroc, le maître apparaît comme indispensable et il a autorité sur tous ses adeptes du pays. Un maître qu’on consulte au moins une fois par an et auprès de qui on s’imprègne de la grâce que lui procure son rang dans l’échelle des membres de la confrérie. Chez les gnaoua n’est maître que celui qui a reçu le seau d’un autre mâallem (maître) reconnu ici ou là dans une des villes marocaines. Les gnaouas, contrairement aux autres confréries sont un phénomène exclusivement citadin.
Si on oublie les gnaoui ambulants qui courent les rues des villes marocaines avec leurs gambri, leurs crotales ou leur tambour, ceux qui meublent les festivités officielles organisées par les autorités, ou encore ceux qui viennent amuser le large public dans des festivals ou moussems, gnaoua est une secte qui pratique un rituel destiné à une thérapie pour guérir, par la musique, l’odeur et la couleur, un malaise particulier chez certains individus.
Par Moulim El Aroussi
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