Pendant plus de quarante ans, Hassan II a entretenu des relations complexes et tortueuses avec Hafez Al Assad et Saddam Hussein. Au fil du temps et après leur accession au pouvoir, la realpolitik prend le dessus. place aux luttes d’égo et au pragmatisme.
À Damas, l’ambassade du Maroc essuie des jets de tomates. Elles sont lancées par une foule syrienne hostile au royaume et à son armée, sur approbation implicite de Hafez Al Assad, président de la république. Cet incident a lieu en juillet 1973, au moment où l’Egypte et la Syrie se préparent à entrer en guerre contre Israël afin de récupérer le Sinaï et le plateau du Golan, occupés par les Israéliens depuis la guerre des Six jours, en 1967. Aux côtés de l’Egypte et la Syrie, l’URSS bien sûr, qui leur offre un soutien logistique, mais aussi une coalition arabe comptant les pays du Golfe, l’Algérie, la Libye et le Maroc. Seulement voilà, les Damascènes, du moins les anciennes générations, ne gardent pas un très bon souvenir des soldats marocains, dont nombre d’entre eux ont servi au sein de l’armée française au cours du mandat français, de 1920 à 1946. Soupçonnées d’être une armée proche des forces coloniales, les Forces armées royales (FAR) n’ont également aucun fait d’arme à faire prévaloir, ce qui n’arrange rien. Hafez Al Assad, de son côté, regrette l’accord conclu avec Hassan II. « Il se serait finalement volontiers dispensé de la présence d’unités marocaines », écrit Mahjoub Tobji, dans son livre Les officiers de Sa Majesté (2006). Il faut dire que les deux chefs d’Etat se vouent une certaine inimitié -plus politique que personnelle- et ce depuis plusieurs années.
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