En 1981, l’affaire du Sahara et les émeutes urbaines seront derrière un bras de fer, lourd de conséquences, entre le roi Hassan II et l’USFP, incarné par son chef charismatique Abderrahim Bouabid.
«Le Maroc est là, le Maroc est présent ». Ainsi parla Hassan II du haut de la tribune de l’OUA, en juin 1981, vêtu d’un costume vert, comme si par ce geste symbolique, il annonçait la fin des hostilités autour du Sahara et le règlement définitif du dossier, avec des envolées lyriques et le ton emphatique qu’on lui connaissait. Quelques jours auparavant, devant un parterre de journalistes, lors d’une conférence de presse, il avait déclaré qu’il avait «la solution» au problème du Sahara. « Je l’ai, et ne vous le dirai pas », a-t-il répliqué à un journaliste trop curieux.
C’est donc devant les instances de l’OUA que le souverain alaouite allait lancer sa « solution », celle où le Maroc allait, officiellement, accepter le principe du référendum au Sahara, certes, accolé à l’épithète, contrôlée, ou référendum confirmatif. Le Maroc, devant l’activisme de l’Algérie, avait subi des déboires diplomatiques, à Bamako, Monrovia, Freetown, où il a été désigné de « force occupante », et Hassan II avait laissé transparaître ses humeurs, en qualifiant les sommets de l’OUA de « réunions TamTam ». Rien n’a autant nui à l’image de ce pays, qui avait abrité les mouvements de libération en Afrique, que cette phrase assassine.
Venir à Nairobi, c’est une manière, pour le souverain, de rectifier le tir. Il le fera en rappelant dans ce même discours d’anthologie du 26 juin, le tournant qu’avait constitué la Conférence de Casablanca présidée par Mohammed V dans la lutte africaine contre le colonialisme.
Par Hassan Aourid et sami lakmahri
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