Au Maroc, l’assassinat du syndicaliste et leader tunisien Ferhat Hached, le 5 décembre 1952, a été une onde de choc nationale. C’est la consternation au sein du mouvement national, spécialement chez les travailleurs syndiqués. Les premiers à se mobiliser sont les dockers du port de Casablanca. Dans la matinée du 7 décembre, ils s’organisent pour décider de l’action à mener. L’ambiance est tendue. Le journal «La Vigie Marocaine», proche de la Résidence Générale, suit les évènements de très près, et avec une grande inquiétude. À raison. Le soir même, après avoir décidé de mener une grève le lendemain, largement approuvée par l’ensemble du mouvement national, les travailleurs rentrent aux Carrières Centrales, bidonville habité par la plupart d’entre eux. Ils sont suivis par une police échaudée par son chef, le préfet Pascal Boniface, un colonialiste patenté et partisan de la répression. Les heurts sont désormais inévitables. Le lendemain, les émeutes embrasent les Carrières Centrales dont le commissariat est attaqué. En riposte, les forces de l’ordre et même une partie de la population civile européenne se livrent à une véritable chasse à l’homme. Durant 48 heures encore, le Maroc sous Protectorat vit l’un des plus graves épisodes de son histoire.
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