Famine et rendement agricole sont intimement liés dans l’histoire du Maroc. Dans un pays fortement dépendant de son agriculture, notamment céréalière, une mauvaise saison conduit souvent les populations dans le précipice de la disette. Mais à chaque vérité son contre-exemple. Durant les années 1940, des milliers de Marocains succombent à la misère, à la famine et à la malnutrition. L’autorité du Protectorat, alors en proie à la Seconde Guerre Mondiale, justifie l’alarmante mortalité des Marocains (des grappes de morts, selon l’historien français Daniel Rivet) par une sécheresse ravageuse. Or, les recherches menées plus tard indiquent tout le contraire.
Durant le début des années 1940, la pluviométrie était exceptionnelle. Les Marocains se souviennent même de 1941 comme l’année du rat (« am el far ») car les rongeurs abondent lors des bonnes récoltes. Pourquoi alors une telle famine est-elle survenue ? Le Protectorat le sait et a tout fait pour le cacher. La dernière grande disette au Maroc est directement imputable au régime de rationnement drastique. Les vivres sont à l’époque échangeables contre un bon, devenu précieux. Quant à la majorité des récoltes, elles sont envoyées en France pour participer à « l’effort de guerre ».
Aucun Résultat
View All Result