Un an après l’indépendance algérienne, le torchon brûle déjà entre Alger et Rabat à propos des frontières héritées de la France. En octobre 1963, la guerre éclate entre les deux voisins.
La Guerre des sables de 1963 n’est pas née seulement d’une actualité tendue entre le Maroc et l’Algérie, mais aussi de l’histoire même de la colonisation et de l’expansion françaises au Maghreb. Considérant l’Algérie comme un territoire cent pour cent français alors que la Tunisie et le Maroc ne sont que des « protectorats », les autorités politiques et militaires françaises élargissent au maximum le territoire algérien aux dépens de ses voisins.
Cet expansionnisme qui dure plus d’un siècle (du milieu du XIXe siècle environ au milieu du XXe) se fait notamment vers le sud, où les populations, aussi éparses que nomades, posent moins de problèmes « identitaires » et disposent rarement d’une carte d’identité. Lyautey, en passant de l’Algérie au Maroc (il est résident général à Rabat à partir de 1912), change également d’opinion quant au problème des confins maroco-algériens. Il insiste auprès du gouvernement de Paris, dès les premières années du protectorat, pour qu’il corrige les erreurs du passé en rendant au royaume chérifien de vastes espaces de la région de Colomb-Béchar car, argumente-t-il, leurs populations sont authentiquement marocaines.
Par Maâti Monjib
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