C’est la ville des écrivains, des artistes et de la liberté. De Tinja à Tanger, elle a toujours attiré les extrêmes et alimenté les chroniques, les passions, et les mystères surtout.
On parle toujours du mystère de Tanger, celui qui attire vers cette ville et depuis toujours des écrivains, des trafiquants, des pirates, des voleurs… Tout le monde se retrouve à Tanger. Elle est comme le désert, plus on croit voir sa nudité, plus il se referme sur lui-même et nous empêche de déceler ses secrets. Tanger est mystérieuse par les mythes de sa naissance. Pour plusieurs, Tanger est un port de passage avec tout ce qui comporte, de crainte profonde d’affronter le monde de la chrétienté, ou celle de s’engouffrer dans un continent qui a toujours intrigué par ses jungles, ses magies et ses dangers.
Pour d’autres, c’est un lieu d’ancrage. On est en Afrique sans y être réellement. Tanger est une ville internationale, et si elle n’a acquis officiellement ce statut qu’en 1920, elle l’était dans le fait depuis 1777 quand Sidi Mohamed Ben Abdellah décida d’en faire la capitale diplomatique du Maroc. Une espèce d’antichambre du pays, où on faisait patienter les représentants des pays étrangers (mécréants), sans leur donner l’occasion de fouler le sol musulman. Depuis, Tanger a revêtu un caractère particulier aux yeux des marocains : elle est convoitée et crainte à la fois. Le lieu de toutes les libertés, un îlot où une certaine liberté de culte et de mœurs y était en vigueur sur une terre d’Islam. Du coup c’est un lieu devenu sûr pour les étrangers et surtout parmi eux, ceux férus d’exotisme, de curiosités orientales et d’extravagances.
Par Moulim El Aroussi
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