Peut-être un peu plus qu’ailleurs, les Tangérois sont jaloux de la réputation de leur ville. Certains consacrent beaucoup d’énergie à défendre sa mémoire, son patrimoine mais aussi son avenir. C’est le cas du professeur universitaire Lotfi Chraïbi, président de l’Association Marocaine pour un Environnement Durable, et secrétaire général de l’association Al Boughaz, qui œuvre pour la préservation du patrimoine de Tanger. Pour Zamane, ce passionné de la ville du détroit revisite l’histoire de la cité millénaire et dresse le bilan d’une mutation toujours en cours…
Vous êtes le secrétaire général de l’association Al Boughaz, chargée d’aider à la préservation du patrimoine de Tanger. À ce propos, où en est le dossier envoyé à l’UNESCO pour classer la ville «patrimoine mondial» ?
Notre association œuvre depuis 1988 en faveur d’un développement économique, social et culturel de Tanger. Plus particulièrement, un développement harmonieux, respectueux de l’environnement, du patrimoine et des spécificités d’une ville historiquement multiculturelle et plurielle. C’est dans cette mesure que le classement de Tanger au patrimoine mondial de l’Unesco formait une partie de nos objectifs. Jusque-là, les sites marocains classés au patrimoine de l’Unesco sont des médinas, des sites archéologiques, des villes historiques anciennes, des sites archéologiques, ou encore des lieux de mémoire.
Quels sont pour vous, les chantiers prioritaires pour la préservation du patrimoine tangérois ?
Le patrimoine tangérois est un patrimoine riche et diversifié, qui s’étale sur toute la ville et ses environs. C’est un héritage unique légué par les différentes générations qui s’y sont succédé durant plusieurs millénaires, qui englobe l’ensemble des sites archéologiques, les monuments et bâtiments historiques et culturels, les lieux de culte etc…
Le patrimoine naturel, composé du littoral tangérois et de plusieurs sites écologiques, fait partie également de ce legs précieux. Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, et depuis le lancement du projet Tanger Métropole, la préservation du patrimoine de Tanger a connu une dynamique sans précèdent. C’est ainsi que plusieurs sites et bâtiments ont pu être réhabilités dans l’optique de faire du patrimoine un vecteur du développement économique et touristique de la ville. Cette dynamique vient également d’être propulsée par le vaste programme de réhabilitation et de valorisation de la Médina de Tanger (2020-2024).
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°129/130