« Civiliser » le Maroc voulait aussi dire abolir l’esclavage. Le moins que l’on puisse dire est que le Protectorat n’a pas réussi sa mission, malgré l’abolition décrétée en 1920.
Après la décision de la France d’abolir l’esclavage en 1848, la pratique baisse sensiblement en Algérie, notamment durant les années 1850. Le nombre d’esclaves noirs passe de quelques milliers à quelques centaines par an. La Tunisie et le Maroc sont dans deux situations diamétralement opposées. Tunis interdit la traite négrière sur son territoire en 1842 puis abolit totalement l’esclavage quatre ans plus tard. Soit deux ans avant la France. Il faudra attendre la révolution de 1848 pour voir la France interdire l’esclavage suite à une initiative personnelle de son ministre à la Marine, le militant abolitionniste Victor Schoelcher. La Tunisie devance aussi plusieurs puissances mondiales de l’époque, comme l’Espagne, le Portugal, Les Etats-Unis, la Chine et même son ancien tuteur l’Empire ottoman. Le Maroc se montre plus conservateur. Malgré les pressions de certaines puissances abolitionnistes, comme la Grande-Bretagne, l’Empire chérifien refuse obstinément d’interdire le commerce des esclaves.
Par Maâti Monjib
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