De toutes les armées souterraines ayant lancé un défi à l’Allemagne nazie, l’Armée de l’intérieur polonaise fut parmi les plus grandes. Et elle fut la seule parmi les plus grandes – à la différence de celles soviétique ou yougoslave – à lutter pour une vraie liberté et une vraie démocratie. Zamane vous offre une fenêtre sur l’histoire de l’Europe…
Aux environs de Lichfield, à deux heures de route de Londres, se trouve le National Memorial Arboretum : un vaste lieu de mémoire qui, chaque année, accueille des milliers de visiteurs. Les Britanniques s’y massent pour rendre hommage aux soldats et civils morts, entre autres, durant les deux guerres mondiales. On peut y trouver aussi un monument dédié aux Polonais, surmonté d’un aigle si caractéristique. Des statues en bronze représentant les différents corps d’armée (un fantassin, un marin et un aviateur) symbolisent les formations des forces armées polonaises à l’Ouest qui ont lutté, aux côtés des Alliés, pour la libération de l’Europe de la tyrannie meurtrière de l’Allemagne nazie. Le quatrième personnage, une femme habillée en civil, semble étrangère à la composition. Mais non, elle aussi est soldat–courrier de la fameuse Armée de l’intérieur, dont nous célébrons ces jours-ci le 80e anniversaire. En septembre 1939, deux États totalitaires se sont attaqués à la Pologne : d’abord l’Allemagne de Hitler, puis, quelques jours plus tard, l’Union Soviétique. Impuissante face à des agresseurs complices, l’armée polonaise n’a pourtant jamais capitulé et, avant même que les derniers combats réguliers ne s’éteignent, un gouvernement en exil du général Wadysaw Sikorski fonctionnait déjà en France.
Par Karol Nawrocki
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