La tente, comme habitation et comme symbole social, a joué un rôle très important dans l’histoire du Maroc. Retour sur une histoire ancienne, aujourd’hui largement oubliée.
Jusqu’à l’établissement du protectorat, une bonne partie des Marocains vivaient sous la tente. Toute l’année, donc, principalement dans les régions de nomadisme comme au Sud et au Sud-Est. Ou alors, pendant une partie de l’année, dans les zones de transhumance (‘Azib) comme les plaines atlantiques et le Deir.
Ce rôle social considérable a fait de la tente la métaphore et l’incarnation de la famille. Ainsi jusqu’à la fin du XXème siècle, les ruraux ou même les urbains d’origine rurale récente utilisaient des expressions comme : «Sallem ‘Al Khayma» (littéralement salue ta tente, «tente» signifiant ici « famille), « Khaymat Flane » (le domicile, la famille d’un tel). On dit aussi « Moul Khayma », qui signifie le chef de famille, et « Khayma Naqsa » pour évoquer une famille sans valeurs, avare.
La tente est restée le moyen dominant de logement dans le sud marocain, jusqu’aux premières années de l’indépendance. Elle est utilisée jusqu’à aujourd’hui par quelques rares groupes nomades, au moins sur une partie de l’année.
Par Maati Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N°110 (Janvier 2020)