Le 25 janvier, le général Ahmed Dlimi périt dans des conditions que le journaliste français Roland Delcour décide de remettre en cause. Une « hardiesse » qui mettra Hassan II hors de lui.
Le Maroc fait partie de ces pays qui, le moment venu, ne rechignent pas à expulser un journaliste étranger. Sans être systématique, cette pratique est toujours en vigueur. On expulse le journaliste, parce que le régime considère que, par ses écrits, dont on fait peu cas pour savoir s’ils sont vrais ou faux, il porte atteinte à l’image du pays. Retirer une accréditation à un journaliste étranger ou travaillant pour un média étranger n’a pas la même force brutale, ni la symbolique, que l’expulser brutalement du pays, avec souvent un délai court de moins de 48 heures, quand il n’est pas détenu ou « retenu ». Récemment, plusieurs journalistes de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera avaient fait les frais du retrait d’accréditations par le ministère de la communication. Sans être exhaustif, avant eux, le correspondant de la BBC, le Britannique Nicolas Pelham a été également expulsé du Maroc en janvier 2002. Deux ans plus tôt exactement, en janvier 2000, Claude Juvénal, un vieux routier de l’AFP qui dirige le bureau de Rabat de l’agence de presse française, a été également expulsé du pays. Mais, l’expulsion la plus brutale a été assurément celle de Roland Delcour, le correspondant du quotidien Le Monde à Rabat, en février 1983. Et si le président français de l’époque, François Mitterrand, n’était pas intervenu personnellement, Delcour allait être accusé d’atteinte au moral de l’armée et automatiquement condamné à plusieurs années de prison.
Par Adnan Sebti
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