Nul ne doute de l’aura que Moulay Ismaïl a déployée sur toute l’Europe. Il était l’égal des grands de son époque et leur parlait même d’une position supérieure. Al Ghassani portera son message au roi d’Espagne.
Le premier jour de novembre 1689, la ville de Larache, occupée par l’Espagne depuis 1610, tombe aux mains de Moulay Ismaïl après un siège de cinq mois. Une grande victoire, car les combattants marocains avaient réussi à faire deux mille prisonniers de guerre dont le sort nécessitera plusieurs ambassades entre les deux pays. Al Ghassani assure l’une d’elles. Quel sort fallait-il réserver à ces prisonniers de guerre une fois la capitulation de la garnison espagnole assurée ? Un butin de guerre tout à fait légitime, diront les oulémas, dont le destin dépend de la volonté du Commandeur des croyants. Le gouvernement espagnol avance un argument différent : les soldats espagnols ont obtenu l’aman (la garantie de leur sécurité) avant d’ouvrir les portes de la ville et de se rendre aux troupes de Moulay Ismaïl. Cet aman doit donc leur permettre de quitter les lieux et de regagner leur pays, diront les Espagnols. Appuyé par les oulémas, dont le célèbre Al Hassan Al Youssi, le sultan répond par un contre-argument : l’aman en situation de guerre signifie tout simplement la vie sauve et pas la liberté, comme le demandent les Espagnols.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 79