Nous célébrons, en ce mois de février 2023, le 90ème anniversaire de la bataille de Bougafer, l’une des plus célèbres de la campagne dite de «pacification». Il y eut d’autres batailles, parfois plus meurtrières, et d’autres bombardements (dont le plus célèbre reste celui de Casablanca en 1907). Que s’est-il réellement passé tout au long de cette campagne ou guerre interminable, qui dura jusqu’en 1934 ? Quel a été, concrètement, le rôle de l’armée d’occupation, celui des tribus, des caïds ? Pourquoi les uns ont résisté, alors que d’autres ont choisi de «collaborer» ?
Avec ce dossier-enquête, Zamane vous emmène au cœur de la pacification-pénétration coloniale dans le Maroc profond et réputé imprenable, celui des montagnes de l’Atlas. Un voyage dur mais passionnant, loin des lieux communs et des idées reçues.
En réalité, il s’agissait d’opérations militaires ravageuses, dont le bilan était lourd de part et d’autre, et qui se sont soldées par de grands revers pour la force occupante, comme à Lehri, aux faubourgs de Khénifra en 1914, et à la mort de haut-gradés considérés comme des héros : les généraux Poeymirau et Loustal, ou le capitaine Bournazel, l’homme au bournous rouge, mort à Bougafer. Les opérations se sont étalées de la conclusion du traité du protectorat, jusqu’en 1934, avec les dernières batailles à Bougafer, puis à Tazizaout (août 1934). «Aucune tribu n’est venue à nous, sans avoir été préalablement vaincue par les armes», disait le général Guillaume. «Chaque étape de la progression a été marquée par des combats», ajoutait-il dans un ouvrage référence («Les Berbères marocains, et la pacification de l’Atlas central, 1912-1933»).
Par la rédaction
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