Comment et pourquoi est-il allé si loin, plus haut que les autres ? Etait-il seulement la «création» du Protectorat ? De quoi était-il finalement porteur et que peut-on retenir de son expérience aujourd’hui ?
On dit souvent qu’il a été l’un des premiers «golfeurs» du royaume, mais on oublie qu’il a surtout été parmi les premiers à apporter l’électricité dans sa casbah-forteresse et à construire (avec le soutien de la France) une route reliant son fief de Telouet à Marrakech. D’autres hommes puissants, ses «concurrents» de l’époque en quelque sorte, n’avaient pas forcément cette présence d’esprit. Comme d’autres seigneurs de l’Atlas ou d’ailleurs, il a beaucoup pillé, razzié, exproprié. Mais il a su, peut-être comme personne, faire des placements financiers et obtenir des participations à des sociétés, au moment où les autres hommes de sa dimension refusaient jusqu’à l’idée d’ouvrir un compte en banque.
C’est dans cette différence qu’il faut puiser quelques unes des raisons qui expliquent, objectivement, la montée en puissance de cet homme qui a marqué son temps. Et qui aura eu un destin quasi-shakespearien, avec sa part de drames et de tragédies comme la perte de son fils «mort pour la France», tombé au champ d’honneur ou cette image du vieux Pacha, rongé par la vieillesse et la maladie (on lui avait déjà diagnostiqué un cancer qui l’emportera quelques semaines plus tard), mais obligé de se prosterner devant le sultan pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être…
Par Karim Boukhari
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