Le festival de Cannes, qui vient de clore sa 77ème édition, reste l’événement le plus couru pour le cinéma mondial. Y figurer dans la sélection officielle est déjà une consécration. Pour l’Afrique et le Monde arabe, il est communément admis que seul le film algérien «Chronique des années de braise» (1972) rafla la palme d’or. Certes. Mais, pour la vérité historique, il faut compter avec le Maroc qui a gagné en 1952 le Grand prix (ancêtre de la palme d’or, dénomination qui sera créé deux ans plus tard, en 1954) à Cannes grâce à un film américain ! Eh oui, cette-année-là, Orson Welles (auteur du célèbre Citizen Kane) présentait son nouveau film, Othello, une adaptation de Shakespeare tournée en grande partie à Essaouira. En guerre contre ses producteurs, qui l’avaient lâché en cours de tournage, Orson Welles choisit alors, dans un geste de révolte, de présenter son film sous la bannière marocaine. Un geste d’une incroyable audace et un pied-de-nez à toute l’industrie du cinéma de l’époque, que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui. On peut même parler d’une double audace puisque le Maroc, à l’époque, vivait sous le régime du protectorat. Autrement dit, et tant qu’à faire, le génial cinéaste américain aurait pu présenter son Othello sous la bannière française. Il choisit quand même la marocaine, tournant ainsi le dos tant aux Américains qu’aux Français…
Aucun Résultat
View All Result