Menacé par les convoitises européennes et les révoltes internes, Hassan Ier aspire à moderniser son armée et décide de faire appel à l’aide des puissances occidentales, tout en évitant de tomber dans la dépendance.
«Hassan 1er fut un grand sultan à une époque pathétique de l’histoire de son pays», écrivait Jean-Louis Miège en 1994, dans la revue Maroc-Europe. Confronté à la fois, comme son prédécesseur Mohammed IV, aux tentatives de domination des puissances européennes et aux velléités d’insoumission des tribus locales, Hassan Ier a été en effet celui qui a entrepris les plus vastes réformes militaires, en plus de réformes administratives, tout au long de son règne. D’où son image mythique, celle de «sultan à cheval», qui a effectué dix-neuf expéditions (mehalla) en vingt-et-un ans de règne (1873-1894), souligne Michel Boyer, dans le «Grand jeu des équivoques», consacré aux expéditions militaires européennes sous Hassan Ier. Afin de tenir les rênes de son pays, le souverain s’est appuyé sur deux piliers : l’administration et l’armée. Pour moderniser son armée, il a fait venir des missions militaires européennes. C’est ainsi que, tour à tour et parfois au même moment, se sont succédé des officiers anglais, français, allemands, espagnols ou encore italiens afin de former les troupes sultaniennes à l’art de la «guerre moderne».
Au milieu de ce beau monde, le sultan préfère faire jouer la concurrence entre les différents pays européens, sans jamais s’en remettre à un seul; même si la mission française a été sans aucun doute la plus longue.
Par Nina Kozlowski
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