Le Maroc africain
Le 30 janvier, le royaume réintégrait sa « grande famille africaine». À cette date, le Maroc est admis au sein de l’Union Africaine (UA) après des années d’un travail diplomatique acharné. En priorisant son action internationale en Afrique, le roi MohammedVI parvient à cet objectif historique, qu’il a explicité le 18 juillet 2016 à l’occasion du 27ème sommet de l’UA qui s’est tenu à Kigali, capitale du Rwanda. Le Maroc renouait ainsi avec une histoire entamée au lendemain des indépendances, mais qui a été interrompue en 1984, année du retrait marocain de l’instance africaine, après que cette dernière a permis à la « RASD » de siéger en son sein. Aujourd’hui, le souverain rompt avec la politique de la chaise vide. La place africaine du Maroc est au contraire bien remplie.
L’année du foot
Après des années de disette, l’appétit footballistique des Marocains est enfin assouvi. Si la victoire du Wydad de Casablanca en finale de la Ligue des champions africaine aux dépens des Egyptiens d’Al Ahly est une entrée de choix, le plat de résistance demeure sans aucun doute la qualification des Lions de l’Atlas pour la phase finale de la Coupe du Monde 2018. L’équipe nationale retrouve donc le Mondial vingt ans après sa dernière participation en France. Auteurs d’un brillant parcours en qualifications, les poulains d’Hervé Renard sont allés battre la redoutable équipe de Côte d’Ivoire sur ses terres, dans un match aussi décisif que tendu. Cet été, en Russie, les Marocains attendent désormais leur dessert. L’appétit vient en mangeant.
La pauvreté tue
Au départ, il s’agissait d’une banale distribution alimentaire organisée par Cheikh Abdelkebir El Hadidi, un dimanche de novembre, à Sidi Boulaalem, près d’Essaouira. 5.000 personnes ont afflué, espérant repartir avec un lot de denrées alimentaires d’une valeur de 150 DH. Mais le dénuement des habitants et le manque d’organisation vont donner lieu à une bousculade meurtrière. Bilan : 15 femmes décédées et 5 autres grièvement blessées. Il ne s’agit pas seulement d’un horrible fait divers, mais de l’illustration criante de la pauvreté qui frappe certaines régions, notamment rurales. Alors que le taux de pauvreté national est de 4,8%, celui de la province d’Essaouira est de 16,6%. À Assais près de Sidi Boulaalem, ce taux atteint 31,9%, et la population vit avec moins de 15 DH par jour.
Fin de carrière d’un insubmersible
Le 4 décembre, dix jours avant son 82ème anniversaire, le général Housni Benslimane, patron de la Gendarmerie royale depuis 1972, est finalement mis à la retraite par Mohammed VI. Après 60 ans de carrière au sein des FAR, le militaire le plus gradé du royaume a donc raccroché les galons. Lié à l’élite et au pouvoir, Housni Benslimane a été l’un des symboles sécuritaires sous l’ère Hassan II, auprès duquel il a gagné ses éperons au lendemain du coup d’Etat de 1971. Cet homme de poigne, réputé pour son autorité, a, contrairement à Driss Basri, autre homme de confiance de Hassan II, survécu à la «purge » de Mohammed VI dès son avènement. Il a été remplacé par le général Haramou qui, à moins de 60 ans, est censé représenter un renouvellement générationnel.