Comment un simple gynécologue français installé à Casablanca est devenu le champion mondial de la «réadaptation sexuelle» ? Et qui étaient ces hommes devenus femmes ? Zamane a bien mené l’enquête.
Le premier chirurgien gynécologique qui a pratiqué une vaginoplastie (opération de chirurgie plastique destinée à réparer ou à construire un canal vaginal) est sans nul doute le médecin allemand Ludwig Levy-Lenz, à Berlin dans les années 1930. Son exemple a été suivi par le Sud-Africain Lennox Broster à Londres durant la même décennie. Le Néo-Zélandais Harold Gillies qui a surtout exercé en Angleterre, et l’Américain Elmer Belt, sont considérés aujourd’hui comme des pionniers de la réassignation sexuelle, appelée également réattribution sexuelle, puisqu’ils ont commencé à opérer dès les années 1940 pour le premier, et 1950 pour le deuxième.
Indubitablement, c’est Gillies, un médecin ORL (oto rhino laryngologiste), qui est considéré aujourd’hui comme le véritable père de la chirurgie plastique. C’est en effet Gillies qui a réalisé avec l’aide d’un collègue, en 1946, l’une des premières opérations de changement de sexe de femme à homme sur Laura Maud Dillon, devenue Michael Dillon après la phalloplastie à laquelle elle fut soumise avec succès.
Le Britannique Michael Dillon, médecin et plus tard moine bouddhiste, est d’ailleurs considéré comme le premier homme trans de l’histoire de l’Humanité…
Mais le véritable champion de la réassignation sexuelle n’est ni Lévy-Lenz, ni Broster, ni Belt, ni même le prestigieux Gillies. Le plus grand chirurgien du changement de sexe est un gynécologue français, le docteur Georges Burou, né à Tarbes, dans le sud de la France, en 1910, mais installé dès son enfance en Algérie. C’est lui qui a fait durant des décennies de Casablanca l’indiscutable centre mondial de la réattribution du sexe.
Par Adnan Sebti
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