Horma Ould Babana
Né dans le sud (Trarza) en 1912, mais originaire de la tribu des Idaou Ali, il devient en 1946 le premier président de l’Assemblée territoriale du Territoire d’Outre Mer de Mauritanie. Député inscrit à la SFIO, il émet dès 1946 un avis pour le moins tranché : «La Mauritanie ne fait pas partie de l’Afrique noire». Horma est également membre de la confrérie Tijaniya, implantée en Afrique de l’Ouest et en Algérie, mais dont le centre se situe à Fès. Ayant rallié le Maroc en 1956, suite à deux échecs électoraux, il occupera le poste de ministre du Sahara et de la Mauritanie, avant de mourir à Rabat en 1980.
Sidi el Mokhtar N’diaye
Né en 1916 d’une mère maure sudiste et d’un père wolof, il voit le jour au nord (Adrar). Il devient rapidement le meneur du parti des notables et des colons français. On le privilégie du fait de son bas lignage et de sa qualité personnelle de métis, à égale distance des mondes maure et négro-africain. Député français en 1951 et président de l’Assemblée territoriale, il s’allie à Mokhtar Ould Daddah en 1956 et le propulse Premier ministre du TOM de Mauritanie. Il rompt finalement avec ce dernier et fuit en 1961 au Sénégal où il mourra en 1997.
Mokhtar Ould Daddah
Né en 1924 dans une famille maraboutique à Boutilimit, au sud, il est le premier Maure à être diplômé de l’université française. Il rentre ensuite au pays et fonde l’Union progressiste mauritanienne, qui s’allie avec Sidi El Mokhtar N’diaye, le représentant de la notabilité, et les colons français contre les socialistes de Horma Ould Babana. Il devient Premier ministre en 1956 puis, en 1960, président par intérim de la République Islamique de Mauritanie. Confirmé en 1961, il impose son parti, rebaptisé Parti du peuple mauritanien, comme parti unique et instaure un régime présidentiel. Il est réélu sans opposition en 1966, 1971 et 1976. Ould Daddah sera renversé en 1978 à la faveur de l’effondrement économique et militaire du pays dans le conflit du «Sahara mauritanien», rebaptisé à l’époque Tiris Al Gharbiya. Il trouve refuge à Paris, où il meurt en 2003. Son frère Ahmed s’est présenté lors des élections présidentielles de 2007 et de 2009.
Par la rédaction
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